Pourquoi engager une psychothérapie suite à un burn-out ?
Anne-Sophie Cheron traite l’épuisement lié au burn-out dans son cabinet de psychologue à Versailles. Le burn-out est un syndrome d’épuisement physique et psychique marqué tant par une incapacité à penser que par l’effondrement du corps. Le burn-out correspond à un moment de rupture entre la demande de l’entreprise, le désir du salarié de s’engager à son service et le possible de son corps. Pour autant, il n’y a pas de corrélation directe entre burn-out et charge de travail, nous posant ainsi la question : qu’est ce qui fait que le burn-out occure à ce moment là précisément ?
Quels sont les déclencheurs du burn-out? Le burn-out correspond en fait à un effondrement du contrat imaginaire entre le sujet et l’entreprise. Là ou une position au monde de sur-engagement (« robot », « conquérant », « toujours plus ») fonctionnait pour le salarié lorsque l’entreprise remplissait sa part de contrat (reconnaissance, valorisation), surgit brusquement une trahison, souvent originée dans les chocs évolutifs de l’organisation. Le « contrat narcissique » (engagement dans le désir de l’autre contre gain d’estime de soi) est rompu et le surinvestissement ne trouve plus de compensation. La place qui aliénait le salarié au service de l’entreprise devient trop coûteuse et c’est l’effondrement.
Comment le psychologue travaille-t-il avec les personnes en burn-out ?
Apprendre à dire « non » : Le burn-out est le non radical du corps là ou l’énonciation d’une limite a fait défaut. Le rôle du psychologue est dans un premier temps d’aider le salarié à comprendre le message que lui délivre son corps et qui souvent a déjà fait l’objet d’alertes préalables passées inaperçues. Il s’agit ensuite d’accompagner le salarié à prendre en compte cette parole énigmatique afin de poser les limites qui s’imposent avant qu’il ne soit trop tard.
Changer de place : le burn-out relève en général d’une co-responsabilité entre les propositions parfois paradoxales de l’entreprise et la façon qu’a le salarié de s’y engager ou d’être touché. La place au monde adoptée par le salarié dans son environnement professionnel est souvent la répétition de quelque chose d’ancien déjà joué dans l’enfance : en faire « toujours plus » pour obtenir la reconnaissance d’un parent par exemple. Cet engagement sans limite au service du désir de l’Autre n’est donc pas un choix conscient d’adulte mais plutôt une tentative de réparation de l’enfant blessé encore actif en chaque adulte. Le salarié ravaille alors avec le psychologue à panser cette blessure infantile afin de pouvoir se libérer de la répétition.
Développer son propre désir : le burn-out se loge de fait dans une aliénation déséquilibrée en faveur du désir de l’Autre. Celle-ci a d’ailleurs en général une fonction : éviter de se poser la question de son propre désir ou bien éviter le conflit et donc la perte, etc.. Ainsi, face au « tout pour l’Autre », le psychologue aide son patient à retrouver le chemin de son propre désir pour qu’il redevienne ainsi sujet et acteur de sa destinée.