Agression sexuelle et prise en charge par la psychothérapie

Comment adresser la blessure du sexuel en psychothérapie ? L‘abus sexuel reste avant tout un traumatisme et expose donc ses victimes au risque d’ESPT. L’EMDR et l’ICV issues des neurosciences ont montré leur...

Comment adresser la blessure du sexuel en psychothérapie ?

L‘abus sexuel reste avant tout un traumatisme et expose donc ses victimes au risque d’ESPT. L’EMDR et l’ICV issues des neurosciences ont montré leur efficacité en psychothérapie y compris sur des agressions sexuelles très anciennes au contours flous.

Parce qu’il nous positionne comme objet du désir de l’autre et qu’il mobilise l’intime du corps, le sexuel fait toujours violence. Mais c’est parce que le sujet consent à prendre, le temps d’un instant, cette place d’objet auprès d’un autre qui, de son côté, en prend soin, que le sexuel peut revêtir cette dimension unique et précieuse de don réciproque.

Dépossédé de l’intime de son corps et dévoyé dans sa position d’être désirant, la victime d’agression sexuelle n’est plus qu’un objet, celui de la jouissance de l’autre. Ainsi, la violence sexuelle c’est la violence de l’éradication du sujet et de la mort psychique. A ce titre, elle est fait partie des traumatismes les plus ravageurs.

Les enfants victimes d’abus sexuels ont souvent l’intuition que ce qui est entrain de se passer « n’est pas bien », mais ils n’ont en général pas les représentations psychiques nécessaire à la compréhension de ce qui leur arrive. C’est au moment où ces représentations deviennent disponibles pour eux, c’est à dire à l’adolescence, que le traumatisme au sens propre du terme risque de surgir et de se déployer dans toute sa symptomatologie, appelant à la prise en charge.

Avec quoi le psychologue travaille-t-il dans les cas d’abus sexuels ?

La honte : affect d’essence narcissique par excellence, c’est à dire prise dans la relation de soi à soi, la honte vient dire quelque chose de la relation subjective que la victime entretient avec elle-même. Dans les agressions sexuelles, la honte touche de plein fouet le corps (ex: sentiment d’être sale), mais aussi l’estime de soi (ex: honte d’avoir cédé à la flatterie). Mais s’il y a honte, c’est qu’il y a encore un investissement du corps et du soi. La psychothérapie met au travail ce narcissisme moribond mais encore vivant pour qu’au fil du temps, le patient puisse réapprendre à s’aimer.

La culpabilité : c’est la colère retournée contre soi : la colère de n’avoir pas dit non, de n’avoir rien dit ou pire d’avoir pris du plaisir. Mais la culpabilité est aussi un processus psychique, celui qui permet à la victime d’abus sexuel de se dire qu’elle y était pour quelque chose. Et si elle y a été pour quelque chose, elle n’a pas été seulement objet mais aussi sujet. La ou là victime est dépourvue de maîtrise, la culpabilité renverse les places, lui redonne un contrôle et restaure quelque chose de sa position de sujet. La culpabilité interroge aussi le pourquoi quelque chose du sujet s’est soumis au désir de l’autre à un instant. Au travers de cette question, c’est souvent celle de la famille et du comment se faire aimer d’un autre distant ou violent qui surgit, mettant en lumière la confusion des langues , de la tendresse et de la sexualité, si bien décrite par Ferenczi.

La colère : contre l’agresseur bien sur, mais aussi contre le témoin passif, celui qui savait et qui n’a rien fait. Faire surgir la colère, c’est aussi créer un écart,  se séparer. C’est mettre un « non », un ordre, une limite là ou il n’y en avait pas. Et c’est sur cette énergie à se distancier que la psychothérapie s’appuie pour transformer la blessure du patient et faire surgir du nouveau.

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